L'assassin du Roi Arthur by J. B. Livingstone

L'assassin du Roi Arthur by J. B. Livingstone

Auteur:J. B. Livingstone [Livingstone, J. B.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature française, Policier
Éditeur: du Rocher
Publié: 2017-03-22T00:00:00+00:00


CHAPITRE XX

— Je me sens tout ragaillardi, déclara Scott Marlow. Prendre froid au Moyen ge devait être un véritable plaisir. Vous semblez soucieux, Higgins, une contrariété ?

— La nuit qui tombe.

— En auriez-vous peur ? Votre légende prétend que vous voyez dans le noir, comme les chats.

— Cette nuit-là s’annonce redoutable… la reine a raison.

La gravité du ton fit frissonner Marlow, pourtant bien remis.

— Qu’est-ce qui se prépare, ici ?

— Au mieux, le retour du roi Arthur ; au pire, une troisième disparition.

— Nous devons l’empêcher !

— Ce sera difficile ; nous connaissons mal le terrain.

Avec une énergie retrouvée, le superintendant enfila son veston.

— Puisqu’il le faut, je veillerai.

— Je vous en saurai gré ; un peu de sommeil profond me serait nécessaire.

— La reine vous a-t-elle alerté en termes précis ?

— Non… un simple pressentiment.

Des coups de tonnerre roulaient dans un ciel d’un noir d’encre ; la pluie redoublait de violence. Bientôt, la foudre tomberait et frapperait de grands arbres dont la cime se ployait sous un vent furieux.

— Cet orage est terrifiant… je ne crois pas en avoir vu de semblables.

— Aux Indes, pendant la mousson, j’en ai subi un de cette ampleur. Il a détruit des dizaines de maisons et détérioré un temple.

Le superintendant tâta le mur de sa chambre.

— Croyez-vous que le château résistera ?

— L’avenir sera juge.

— Que pensez-vous réellement de cette histoire, Higgins ?

L’ex-inspecteur-chef consulta son carnet noir.

— Absence de cadavres, meurtres réels ou simulés, loyaux chevaliers ou sinistres brigands, femmes charmantes ou diablesses aux visages d’anges… que choisir, mon cher Marlow ?

— Ce n’est pas simple, en effet, d’autant que l’accueil est parfait. Je suis quand même persuadé que vous avez un suspect en tête.

Higgins feuilleta le carnet.

— Cette nuit nous apportera une réponse… je vais dormir un peu.

Comme promis, le superintendant monta la garde. Le ciel se zébrait d’éclairs qui illuminaient le château et les alentours ; la foudre tomba à deux reprises, deux grands chênes s’abattirent en gémissant. Le plus courageux eût été impressionné ; au moment où Marlow s’écartait de la fenêtre, la foudre tomba une troisième fois, avec une incroyable violence.

Au cœur de la forêt, une bâtisse fut touchée de plein fouet. De hautes flammes montèrent dans le ciel. La cloche du château sonna à toute volée ; le superintendant entendit des cris qui ressemblaient à des appels au secours. Il voulut réveiller aussitôt Higgins, mais ce dernier était déjà sanglé dans son Tielocken et achevait d’enfiler ses bottes.

— Équipez-vous, mon cher Marlow ; la promenade risque d’être humide.

— Compteriez-vous sortir par ce temps ?

— C’est tout à fait indispensable.

— Ne risquons-nous pas de nous perdre ?

— Les flammes nous guideront.

— Ne pourrions-nous attendre demain ?

— Non, superintendant ; un signe du ciel s’exploite sans délai.

Dûment botté, Marlow suivit Higgins ; dans ce genre de circonstances, personne ne pouvait faire revenir l’ex-inspecteur-chef sur sa décision.

Dans la cour du château, ils se heurtèrent à Perceval, affolé.

— Ce doit être la chapelle qui brûle, expliqua-t-elle. J’y cours.

— Nous vous accompagnons ;



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